Les vœux 2019 ?

J’ai essayé…
J’ai essayé, en vain, comme les autres années, de trou­ver une idée amu­sante, pour nos vœux…
Pourtant com­ment ne pas répondre à ceux des parents et amis sans paraître indif­fé­rent ou dou­ter de leur sin­cé­ri­té ?
Il n’est pas si dif­fi­cile de se plier à la cou­tume, de pro­non­cer ce qui n’est, après tout, qu’une for­mule convi­viale, un élé­ment de lien social.
“Joyeux Noël !” , “Bonne année !”, une fois par an c’est pas la mer à boire ! Y com­pris l’in­con­tour­nable “Bonne san­té !” que doivent subir aus­si ceux qui savent qu’ils ne ter­mi­ne­ront pasl’an­née.
Autrement, sou­hai­ter quoi, à part un peu plus de luci­di­té ?
Mais aus­si plus de cou­rage dans les réso­lu­tions… Je ne suis pas un modèle ! Fraîchement convain­cu que man­ger moins de viande serait salu­taire pour la pla­nète, je viens pour­tant d’en faire une indi­ges­tion !
L’actualité qui dégou­line de nos modernes médias est accablante.Désolante aus­si par la part déme­su­rée accor­dée aux inci­vi­li­tés des gilets jaunes-bruns alors que l’ur­gence est ailleurs.
Chaque jour, une cen­taine d’es­pèce ani­male dis­pa­rait à jamais. À cause de la sur­ex­ploi­ta­tion humaine, en trente ans lapo­pu­la­tion mon­diale d’insectes a été déci­mée. Du coup 41% des amphi­biens, 26% des mam­mi­fères et 13% des oiseaux sont mena­cés d’extinction. Par ailleurs le taux d’extinction actuel est 100 à 1 000 fois supé­rieur au taux des autres phases d’extinction. C’est la sixième extinc­tion de masse mais, pour la pre­mière fois, par le dérè­gle­ment cli­ma­tique qu’il pro­voque, une espèce, l’homme, en est à l’origine. Si la démo­gra­phie galo­pante l’ex­plique en par­tie, l’ac­cé­lé­ra­tion fatale vient de l’ap­pât du gain, de la course aux pro­fits : sur­ex­ploi­ta­tion des res­sources, sur­con­som­ma­tion, défo­res­ta­tion, pol­lu­tion, urba­ni­sa­tion, chasse, sur­pêche, etc… Ce qu’on appelle “la crois­sance” ! L’injustice c’est que cette crois­sance ne pro­fite pas à tous et crée de nou­veaux pauvres avec de nou­veaux besoins. Mais tout est rela­tif : aug­men­ter les res­sources des consom­ma­teurs ne donnent pas du tra­vail quand l’es­sen­tiel part à Amazon, Samsung, Coca-cola, Nestlé, Ikea, etc. Frustrations, jalou­sies, ali­mentent l’é­goïsme ambiant et rendent aveugle. Car la plus grande injus­tice touche les Africains. Aujourd’hui condam­nés à l’exil plus seule­ment pour fuir de san­glantes dic­ta­tures ou le fana­tisme reli­gieux, mais pour la déser­ti­fi­ca­tion de leur pays. En plus d’être exploi­tés par les occi­den­taux, et aujourd’­hui par les Chinois, ce sont eux qui payent et vont payer avant nous les frais du dérè­gle­ment cli­ma­tique dont nous sommes res­pon­sables. Et on ne peut que consta­ter, avec amer­tume, le manque d’hu­ma­nisme de la majo­ri­té des occi­den­taux dit “civi­li­sés”.
Regardez, le repor­tage de France 24 fait en 2016 – il n’y avait pas encore de gilets jaunes – sur le trai­te­ment des migrants à Paris, puis lisez les com­men­taires qui suivent : dans leur majo­ri­té, ils sont ter­ri­fiants.
Comment s’é­ton­ner alors que les son­dages accordent près de 50% de sym­pa­thi­sants aux Le Pen par­mi les gilets jaune ? Il parait qu’il y a aus­si, par­mi eux, des gens d’ex­trême gauche ? Combien en avez-vous enten­dus ajou­ter à leurs reven­di­ca­tions un meilleur sta­tut pour ces migrants “qui viennent man­ger le pain de nos SDF et pro­fi­ter de nos allo­ca­tions” ? Combien se sont indi­gnés pour les mil­liers de noyés en mer et sou­te­nu SOS Méditerranée ?
Il me semble qu’une gauche huma­niste, c’es­tun vœu, doit mettre en ce moment son roman­tisme révo­lu­tion­nai­reau ser­vice de lea­ders moins cari­ca­tu­raux pour un objec­tif réso­lu­ment alter­mon­dia­liste.
Et bra­vo à ceux qui squattent en ce moment à Marseille un local du dépar­te­ment pour mettre à l’a­bri femmes enceintes, enfants et bébés.
J’ai essayé…
J’ai essayé, en vain, comme les autre­san­nées, de trou­ver une idée amu­sante, pour nos vœux…