Il y a une chose qui passe presque inaperçue dans la campagne des municipales – essentiellement influencée, tous azimuts, par les problèmes d’environnement – c’est la culture, en particulier les cultures minoritaires. C’est curieux parce que, finalement, c’est une forme humaine de biodiversité qui disparait avec le breton, le basque, le corse, le catalan, l’occitan, l’alsacien. Certains diront que c’est mieux pour l’inter-communication des peuples mais voir mourir ces langues locales au profit du français, puis du franglais avant qu’on en vienne à la sauce locale d’un anglais universel c’est aussi affadir considérablement les cultures : tant il est vrai, comme disait Frédéric Mistral, que : “Qua tèn la lenga tèn la clau” ; la clé pour se libérer non plus d’une occupation de type colonial mais celle d’une culture dominante, hier essentiellement celle de la capitale, aujourd’hui surtout celle des américains.
Il y a plus de quarante ans, alors que je coproduisais à Marseille des émissions radio sur feu FR3, j’avais crée une émission bilingue, franco provençale, « Francitance », ouverte aux deux courants, félibrige et occitan, une même langue parlée, mais deux graphies et surtout deux philosophies, l’une conservatrice l’autre progressiste. Il n’y avait eu, jusque là, que quelques monologues matinaux en provençal. Je voulais faire un travail de journaliste, d’enquêtes sur le terrain partout où la langue perdurait. Il fallait d’abord former quelques volontaires à cet exercice. À ma grande surprise j’ai pu lire dernièrement un livre, sorti après la mort prématurée de son auteur, Jean-Pierre Belmon, formé par mes soins à « Francitance ». L’hommage qu’il me rend m’a profondément touché d’autant qu’il était devenu, en quelques année, à la télé régionale et à la radio vauclusienne, un véritable chantre de la culture provençale. C’est ici ;
https://www.robert.dagany.com/l-hommage-posthume-d-un-homme-de-radio/